Pour Pierre Brousset, tout a commencé par curiosité, « j’ai commencé l’arbitrage pour découvrir une autre facette du jeu, pour être un meilleur joueur et voir le rugby sous un autre angle. Mais une fois que j’ai pris le sifflet, c’est devenu une véritable passion. » Très vite, il découvre dans cette voie un défi permanent, « chaque année, il y a de nouveaux objectifs. Tout est remis à plat chaque week-end. Il faut garder cette exigence d’un match à l’autre pour franchir les paliers. »

Mais au-delà de la performance, l’essentiel reste le plaisir, « le plus important, c’est de se faire plaisir sur le terrain, qu’on soit joueur, arbitre ou entraîneur. On partage tous la même passion, et sans ce plaisir, on ne peut pas s’épanouir. »

L’arbitrage lui a aussi permis de se révéler, « il m’a donné confiance en moi. Je suis quelqu’un de plutôt réservé, discret, mais sur le terrain, j’arrive à m’imposer naturellement. Il m’a montré que j’étais capable de réaliser des choses extraordinaires dans des grands stades. »

À l’image de son automne chargé, Pierre Brousset continue de s’imposer sur la scène internationale. Habitué aux grandes affiches, l’arbitre français a récemment dirigé Irlande – Nouvelle-Zélande avant un sulfureux Angleterre – Argentine. Il sera également mobilisé comme arbitre assistant sur trois autres chocs du mois de novembre : Écosse – Nouvelle-Zélande, Irlande – Australie et Pays de Galles – Afrique du Sud.

De son côté, Aurélie Groizeleau, référence de l’arbitrage féminin, reconnaît que le chemin n’a pas toujours été simple, « les débuts dans l’arbitrage ne sont pas toujours faciles, qu’on soit un homme ou une femme. En tant que femme, on peut parfois entendre des propos sexistes, et cela peut décourager. C’est pour cela qu’on essaie aujourd’hui d’accompagner davantage les arbitres féminines, pour qu’elles puissent progresser et s’épanouir jusqu’au haut niveau. »

Malgré ces obstacles, la passion reste intacte, « si tu aimes le rugby et que tu veux participer au jeu, l’arbitrage te place au cœur de l’action. On vit le match autrement, mais avec autant de plaisir que les joueurs. On grandit, on rencontre des gens extraordinaires, partout en France et à l’étranger. »

L’arbitrage, pour elle, est aussi une école de vie, « quand j’ai commencé, j’étais étudiante et très réservée. Aujourd’hui, je peux prendre la parole en public, même devant un auditoire masculin. L’arbitrage m’a permis de me construire, de prendre confiance et de m’affirmer. »

À tel point qu’Aurélie Groizeleau a multiplié les matches de haut niveau en 2025. Sélectionnée pour la Coupe du Monde Féminine de Rugby 2025, elle a dirigé plusieurs matchs de phase de groupes — notamment Italie – Écosse, Angleterre – Espagne et Irlande – Canada — avant d’être désignée au sifflet pour un quart de finale marquant, Angleterre – Écosse

Son parcours illustre parfaitement comment l’arbitrage offre une voie d’exception : elle y a trouvé un espace de défi, de progression et de visibilité. En tant que femme arbitre à ce niveau, elle prouve que la fonction est ouverte à toutes et tous — un message fort pour celles et ceux qui envisagent de rejoindre cette grande communauté.

Ces deux voix passionnées témoignent d’une même conviction : arbitrer, c’est vivre le rugby autrement, mais avec la même intensité. Que l’on soit joueur ou joueuse, jeune ou adulte, c’est une aventure humaine, sportive et formatrice. Et comme le rappelle Pierre Brousset, « sur le terrain, on apprend à décider, à gérer la pression, à communiquer. C’est une expérience unique, qui fait grandir bien au-delà du sport. »

Si vous aussi vous voulez rejoignez la famille des arbitres, une seule adresse  : jeveuxarbitrer@ffr.fr