
Fidélisation & attractivité : Oui, les jeunes licenciés sont fidèles
Selon l’étude « Fidélisation Attractivité des jeunes M14 M16 M19 M15F M18F » menée par la FFR, première surprise et contrairement aux idées reçues, on constate que le taux de réaffiliation chez les jeunes M14 à M18 figure parmi les meilleurs, toutes catégories confondues, avec 78 % !
Et les filles brillent particulièrement ; elles restent aussi fidèles à la pratique que les garçons, comme en témoignent les taux de renouvellement : les filles sont environ 70 % (M15F, M18F) à renouveler leur licence après une année de pratique et les garçons (M16, M14 et M19) sont en moyenne 72 % avec un pic de 79,8 % chez les M16. On le doit à de nombreuses actions spécifiques mises en place par les clubs ou les Ligues, un peu partout sur le territoire.
Mais quelles sont donc ces clés de la fidélisation afin d’éviter les abandons pour ces ados ? On en dénombre plusieurs. Parmi elles, il y a la proximité bien évidemment, qui permet d’accompagner les licenciés au plus de près de chez eux au lieu de tendre trop vite vers des rassemblements qui restent la solution souvent trop facile. La qualité des infrastructures est un autre paramètre qui permet de bien recevoir les jeunes avec des vestiaires propres à chacun ou des terrains de qualité ; le problème est souvent récurrent chez les jeunes filles, qui manquent de vestiaires dédiés : grâce au « plan Marshall des installations », priorité est donnée par la FFR, en collaboration avec l’ANS, à l’accès à ce type d’équipements.
Autre facteur, la qualité de l’encadrement, avec des éducateurs diplômés et rompus à ce jeune public. Les catégories jeunes ne sont plus des jeunes de l’école de rugby et ne sont pas encore des séniors : il s’agit d’une catégorie à part entière avec ses spécificités particulières. La dynamique de groupe est une autre raison importante quand on sait qu’avec une trentaine de licenciés, le taux de réaffiliation augmente. On ne peut pas négliger non plus l’intérêt des compétitions adaptées que peut offrir la Fédération ; là aussi, s’amuser, prendre du plaisir et être avec des amis incite les jeunes à poursuivre l’activité. Sur ce point, une réflexion en étroite collaboration avec la Commission des épreuves est en cours et les premières modifications seront mises en place la saison prochaine, nous y reviendrons.
On peut encore souligner la qualité de l’accueil des nouveaux pratiquants ; il est toujours important de se sentir immédiatement à l’aise dans une nouvelle structure. Par ailleurs, les antennes EDR qui fleurissent et qui sont de plus en plus nombreuses offrent également un bon relais pour continuer à jouer. Ces écoles de rugby, de plus en plus féminisées avec notamment le challenge « Rugby pour Elles », permettent de mailler le territoire et surtout évitent aux jeunes filles d’effectuer régulièrement de longs déplacements qui peuvent décourager sur le long terme.

Fidélisation & attractivité : Jeunes licenciés, comprendre pour fidéliser
La FFR prend à bras-le-corps les questions relatives à l’attractivité de la pratique auprès de ses jeunes licenciés. Quelles sont leurs motivations ? Sont-ils…
Grâce à l’étude, on note que le milieu rural, où le rugby est culturellement plus implanté, est plus fidélisant que le milieu urbain. Pour Damien Ressiguié, DTL de la Ligue Nouvelle-Aquitaine, « c’est certainement lié au facteur du temps de déplacement mais aussi à l’offre de pratiques diversifiées. Nous sommes convaincus que notre sport saura convaincre et fidéliser dans tous les territoires ».
Enfin, on peut ajouter que la Fédération travaille fort pour accompagner cette fidélisation, pas simplement celle du pratiquant mais aussi celle du licencié, de son implication associative, avec tous les rôles possibles, comme en témoigne Calie Tricoire, une jeune licenciée bretonne de 16 ans, évoluant au club de Lannion-Perros, en rassemblement avec le CD 22. Elle a subi une commotion la saison dernière ; en attente de pouvoir rejouer, elle est éducatrice en EDR de son club. « J’entraîne les petits le samedi matin, confie-t-elle. J’adore cela, c’est une suite logique au bac pro animation que j’avais choisi pour mes études. J’aimerais faire de l’animation et de l’encadrement mon métier. »
Nathalie Janvier ne dit pas autre chose. « Être jeune coach, dirigeant ou arbitre, cela doit aussi être possible, à l’image de ce qui se fait en UNSS avec les rôles de “jeunes officiels”, souligne la vice-présidente déléguée à l’attractivité et à la fidélisation des cadets/juniors. Pourquoi ne pas permettre à nos jeunes licenciés de prendre des responsabilités au sein de leur club, au niveau de l’arbitrage, de l’accompagnement du coach pour les entraînements, mais aussi de devenir jeunes dirigeants ? Nous souhaitons fidéliser le licencié, et pas seulement le joueur. » Un groupe de travail en collaboration avec l’INEF a été mis en place et travaille actuellement sur le sujet.
D’ailleurs, avec 70 % de réponses les désignant comme sources de motivation à poursuivre le rugby, l’amitié ou l’ambiance au club sont en tête des arguments cités par les pratiquants. Quels qu’ils soient.
