thumbnail

Pourquoi les jeunes choisissent le rugby

Être Acteur
Depuis septembre 2025, les clubs ont désormais accès à l’Observatoire du Rugby, l’outil d’analyse de la FFR qui collecte et étudie les données des clubs, des licenciés et des territoires pour mieux comprendre l’évolution de la pratique.

Nous nous sommes penchés sur les plus de 20 000 nouveaux licenciés recensés qui ont poussé pour la première fois les portes d’un club en septembre. Pourquoi ont-ils choisi le rugby  ? Les raisons sont-elles familiales, amicales, scolaires ou territoriales  ? L’école joue-t-elle un rôle dans ce choix  ? Viennent-ils spontanément ou faut-il aller les chercher  ? Autant de questions auxquelles ce dossier tente de répondre pour mieux comprendre la dynamique du rugby français, de ses clubs et de ses territoires.

D’abord, les chiffres  : si le rugby attire chaque saison de nouveaux pratiquants, ce n’est pas le fruit du hasard, mais la combinaison de plusieurs influences, familiales, sociales, scolaires et culturelles. Ceux qui touchent pour la première fois un ballon de rugby ont tous de bonnes raisons d’adhésion à l’Ovalie.

Pour un tiers des nouveaux licenciés, la famille reste le premier moteur de l’engagement. Parents, grands-parents ou frères et sœurs transmettent un héritage rugbystique fort, comme on pourra le constater à travers nos reportages à Larche, Sucy-en-Brie ou Sor Agout. Cette tradition familiale guide souvent l’enfant vers le club avant même qu’il n’explore d’autres sports. Le rugby s’impose ainsi comme une culture partagée, transmise de génération en génération.

Juste derrière, les amis jouent un rôle déterminant  : près de 30 % déclarent avoir choisi le rugby parce qu’ils y retrouvent leurs copains. Le poids du collectif ne commence donc pas sur le terrain, mais dès la décision de s’inscrire. La convivialité et l’effet de groupe apparaissent comme des leviers essentiels pour franchir la porte d’une école de rugby.

Le troisième moteur est l’envie de pratiquer un sport collectif, citée par 10 %. Au-delà du rugby lui-même, beaucoup recherchent une activité où le partage, l’entraide et la cohésion dominent. Dans un monde sportif où l’individualisation progresse, l’Ovalie garde son identité forte de sport d’équipe, où chacun a sa place.

L’école occupe aussi un rôle clé  : 9 % disent avoir découvert le rugby dans le cadre scolaire. Les cycles d’EPS, les initiations en primaire ou au collège permettent d’essayer le ballon ovale, parfois pour la première fois. Autrefois réservée à certaines régions, la pratique tend à se démocratiser dans les cours d’école. 

Autre moteur fort  : la passion du sport en général. L’amour de l’activité physique et le plaisir de se dépenser suffisent à franchir le pas. Dans ce cas, le rugby apparaît comme un terrain d’expression où l’on peut conjuguer énergie, contact et stratégie. Les médias influencent également nos jeunes ; les réseaux sociaux, les affiches ou encore les podcasts sont des sources d’inspiration. Dans le même esprit, l’admiration pour une idole – joueur ou joueuse – pèse aussi ; certains jeunes reconnaissent s’être inscrits grâce à l’exemple d’un modèle.

Les événements communautaires (fêtes de club, forums associatifs, festivals, parcs d’animation) rassemblent également avec l’exemple d’un éducateur au RC Tampon à la Réunion, dévoué aux jeunes et qui n’hésite pas à aller les chercher dans des quartiers difficiles. Ces rendez-vous montrent l’importance de l’ancrage local où le rugby s’affiche comme un vecteur de lien social.

Au total, ce sont 20 317 jeunes qui se retrouvent dans ces motivations croisées. L’étude révèle un constat fort  : le rugby se choisit rarement par hasard. Il s’enracine dans un tissu de relations humaines – famille, amis, école, éducateurs – qui dessinent une véritable communauté d’influence. La passion pure du jeu existe, mais elle est presque toujours nourrie par un environnement social qui fait découvrir et apprécier la discipline.

Partagez cet article

Avatar de La Rédaction

La Rédaction

04/11/2025